Bien entendu... c'est off
Politique et gouvernement
Audio avec voix humaine
Résumé
Pendant plus de quinze ans, Daniel Carton était là où on ne l’attendait pas. A table avec un proche collaborateur de Rocard qui lui racontait comment celui-ci avait négocié directement avec Chirac une place de ministre des Affaires étrangères. En… vain : Jospin avait peu apprécié. Dans les congrès du RPR ou de l’UDF où il apprenait comment Léotard se préparait à torpiller la candidature présidentielle de Barre qu’il soutenait pourtant en public. A bord de l’avion de Claude Allègre, alors ministre de l’Education, qui lui expliquait pourquoi Jack Lang ne pourrait jamais être nommé ministre. Dans le bureau d’un conseiller de Michel Noir qui lui dévoilait le système de corruption mis en place par l’ancien maire de Lyon. A chaque fois le journaliste essayait de faire son métier. Il écrivait un article. A partir de cet instant, un déluge de conseils provenant d’amis, de confrères ou de chefs s’abattait sur lui. « Ça ne se dit pas ». « Tu es vraiment sûr ? ». « C’était pas « off » votre conversation ? ». Car tout est là : tout - ou presque - ce qui mériterait d’être dévoilé aux lecteurs est « off the record », expression américaine désignant à l’origine des confidences qui n’étaient pas destinées à être publiées, du moins pas tout de suite. Mais en France les médias ont fini par faire du « off » un usage de plus en plus large jusqu’à en pervertir l’idée même. C’est tout cela que nous raconte l’auteur, cette cohabitation quotidienne amicale, quasi-incestueuse, qui a peu à peu transformé beaucoup de journalistes en relais complaisants, voire serviles du pouvoir.